La lettre mensuelle N° 31 – Février 2024

✒ Pentru Cioran, mâncatul: un ritual, un act de civilizație, o poziție filozofică.

– For Cioran, eating: a ritual, an act of civilization, a philosophical position.

– Pour Cioran, manger : Un rituel, un acte de civilisation, une position philosophique.

* * * * *

Un de mes textes censuré par une revue HORECA en 2018.

Conclusion

Depuis 2002, la BBC et les cultures Anglo-Saxonnes, savent très bien utiliser le marketing et la communication au niveau mondial pour devenir les promoteurs numéro 1 de la gastronomie. C’est ainsi que, The World’s 50 Best Restaurants sponsorisé par S.Pellegrino and Acqua Panna entre autres, les 50 meilleurs restaurants du monde prétendent refléter la diversité du paysage culinaire mondial (www.theworlds50best.com) et damer le pion au très prestigieux « Michelin » français. La liste annuelle des meilleurs restaurants du monde fournit un instantané de certaines des meilleures destinations pour des expériences culinaires uniques, en plus d’être un baromètre pour tendances gastronomiques globales

Lorsque le tourisme gastronomique a commencé à gagner en popularité, les 50 meilleurs restaurants du monde ont acquis une légitimité en tant que boussole pour les gourmets débutants, dévoilant les chefs émergents et les tendances culinaires et mettant en valeur la subtilité et la complexité de différentes cuisines du monde.

En termes de culture culinaire, ou ce domaine est chaque jour dans l’attention de chaque personne, l’alimentation française, avec sa gastronomie et ses chefs extraordinairement talentueux ne sont pas les leaders mondiaux en termes de notoriété.

Comment se fait-il, qu’un Jamie Oliver, pur produit marketing télévisuel soit connu en Roumanie comme le plus grand chef du monde, et que cette place-là ne soit pas occupée par un grand chef français ?

Parce que dans les pays où la culture du goût est défaillante, les premiers arrivés avec des émissions, et le manque de contrepouvoir général pour expliquer et éveiller la curiosité des consommateurs, la place est libre pour gober n’importe quelle supercherie.

De même, la liste des 50Best Restaurants n’est pas mal conçue mais mal nommée, car elle ne rassemble pas d’hypothétiques « meilleurs du monde » mais les restaurants les plus « trendy », ceux qui buzzent le plus à un moment donné. Cette précision aiderait, aurait aidé à mieux comprendre son fonctionnement. Quand on lance un projet, une tendance, le nom doit refléter la définition de la chose, c’est essentiel ; et les auteurs de « La Liste », le pendant français, lancée en 2015 y ont pensé : par la simplicité et la concision du terme, ils épurent et clarifient le propos tout en affirmant leur intention d’établir une synthèse.  « La liste » est conçue comme un agrégateur, un « classement de classements » sur le modèle de l’ATP au tennis, du classement de Shanghai en matière d’éducation supérieure. Elle n’a pas vocation à hiérarchiser les cultures gastronomiques ni à juger en son nom de la qualité des restaurants, mais plus modestement à compiler les évaluations de tous les guides et avis en ligne existants pour distinguer mille établissements d’exception à travers le monde. »

En cette année d’échanges culturels entre la France et la Roumanie, sous l’égide d’une « Saison » croisée et à l’heure où j’écris ces mots, je fête au jour prêt 23 ans de présence en Roumanie.

Dans ce pays contrasté, attachant, au potentiel touristique immense et où j’observe une classe politique qui doit mener de front le développement économique, la mise aux normes européennes de ses lois, sa présidence de l’Union Européenne devra en plus refléter son engagement pour le développement durable. Les groupes et marques françaises mécènes de la saison ne se sentent pas forcément concernées par l’éducation des jeunes générations et la sensibilisation des publics à une alimentation saine, des gestes et attitudes éco-responsables. La France aurait toute sa place pour jouer les premiers de cordée dans un pays où elle devrait communiquer sur son excellence alimentaire et affirmer sa présence sur les rayons des hypermarchés. Quant au secteur de l’HORECA et du FOOD SERVICE de Roumanie, ils auraient intérêt à faire prendre conscience aux restaurateurs qu’il est stérile de se poser en concurrents, mais plus productif de travailler ensemble en mutualisant savoir-faire et réseaux…Une philosophie, un état d’esprit !

Le combat : protéger la biodiversité, valoriser les traditions locales, rémunérer les producteurs au juste prix et proposer une restauration durable.

J’ai envie de poser une question, que faîtes-vous de cette si belle et si « Savoureuse Roumanie » ?

Dixit Maître Robert Badinter à l‘époque d’une célèbre plaidoirie où il en avait fait son combat contre la peine de mort :

« Plaider c’est bander, convaincre c’est jouir ! »

Patrick-Pierre Pettenuzzo – Novembre 2018.

L’alimentation, ses contraintes, ses réalités, ses implications, son devenir pour le vivant et l’écologie sociale, plus que jamais au coeur des préoccupations des consomm’acteurs citoyens comme des petits producteurs et des agriculteurs !

Mercosur : un jour oui, un jour non, où en sommes-nous ?

Ce jeudi 1er février 2024, Emmanuel Macron a réaffirmé depuis Bruxelles l’opposition de la France à l’accord de libre-échange UE-Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay) « dans l’état des textes ». Cette prise de position est intervenue en pleine mobilisation du monde agricole demandant à ce qu’il soit mis fin à cet accord, et alors que les négociations pour finaliser l’accord UE-Mercosur s’intensifiaient à nouveau en cette fin de mois de janvier. Si la Commission européenne a reconnu que « les conditions nécessaires à la conclusion des négociations avec le Mercosur n’étaient pas réunies », elle a également tenu à préciser que les négociations se poursuivraient. L’accord UE-Mercosur n’est toujours pas abandonné. Et une grande confusion semble s’installer. Raison pour laquelle nous relayons ici la note de décryptage produite par l’Aitec : « Accord UE-Mercosur : Où en est-on du processus de négociation ? Qui le soutient en Europe ? Qui s’y oppose ? La France peut-elle le bloquer seule ? La France souhaite-t-elle son abandon ? » Décryptage.

La France a-t-elle bloqué l’accord UE-Mercosur ? L’a-t-elle enterré ? Plus tôt dans la semaine, l’Elysée avait annoncé l’arrêt des négociations avant d’être démenti par la Commission européenne. Cette séquence soulève de nombreuses questions :

Mercosur : un jour oui, un jour non, où en sommes-nous ?

Aliments ultra-transformés : de la chimie dans nos assiettes

Ils sont partout : dans les céréales du petit-déjeuner, la charcuterie, les plats cuisinés, les boissons. Les aliments ultra-transformés sont impliqués dans l’apparition de nombreuses maladies comme le diabète, les cancers, les accidents cardio-vasculaires et même la dépression !

https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/plan-b-l-%C3%A9conomie-autrement/20240130-aliments-ultra-transform%C3%A9s-de-la-chimie-dans-nos-assiettes

„Nourrir sans dévaster” : Julien Denormandie, ancien ministre de l’Agriculture, fait son retour avec un livre sur l’enjeu mondial de l’alimentation.

Et si tout se jouait dans ce malentendu. Le fossé se creuse entre les urbains et les ruraux. Le chant contesté d’un coq peut tourner à l’aigre, enflammer les réseaux sociaux, mobiliser plusieurs dizaines de milliers de signatures.

Julien Denormandie qui a quitté la vie politique en 2022 publie avec Erik Orsenna le livre „Nourrir sans dévaster”. Si Gabriel Attal lui a été préféré pour Matignon, l’ancien ministre de l’Agriculture reste influent en Macronie.

Après avoir été ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation dans le gouvernement Castex, Julien Denormandie a quitté la vie politique en mai 2022. Aujourd’hui il revient avec un livre, Nourrir sans dévaster, écrit avec l’académicien Erik Orsenna, en vente à partir de mercredi 7 février. Nourrir toujours plus d’êtres humains, sans dévaster la planète ? Le sujet est criant d’actualité, même si ce livre était évidemment en préparation bien avant les manifestations des agriculteurs.

Un marcheur historique régulièrement sollicitéEn tant qu’ancien ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie

a d’ailleurs été sollicité par Gabriel Attal pendant la crise. Le Premier ministre voulait son „éclairage”, explique un proche, ils ont „surtout échangé avant la première salve d’annonces”, avant donc le déplacement de Gabriel Attal en Haute-Garonne le 26 janvier.

Julien Denormandie est aussi régulièrement consulté par Emmanuel Macron. C’est le marcheur historique. Il était encore pressenti pour Matignon en début d’année, comme après la réélection d’Emmanuel Macron en 2022. Mais c’est Gabriel Attal qui a été choisi pour le poste. „Forcément, il a été un peu déçu”, confie un ami de Julien Denormandie. Même s’il travaille pour la start-up Sweep, qui conseille les entreprises en matière de réduction d’émissions de CO2, Julien Denormandie parle toujours beaucoup politique.

Qualité de l’eau potable : comment est-elle assurée ?

Par : Julie Mendret – Maître de conférences à l’université de Montpellier et Thierry Pichard – Expert procédés traitement des eaux Antea Group France

L’eau potable est l’un des aliments les plus contrôlés. Sa conformité microbiologique et physico-chimique est de l’ordre de plus de 96%. La filière de production et de contrôle de l’eau potable comprend les collectivités, leurs exploitants et les agences régionales de santé. Comment est fait ce contrôle ? Quels en sont les enjeux ?

https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/292870-qualite-de-leau-potable-comment-est-elle-assuree

Consommation : comment les crises influencent-elles les comportements écoresponsables ?

Si le réchauffement climatique reste sans conteste une préoccupation sociétale grandissante, les autres crises (guerres, pandémies, crise économique, catastrophes climatiques, etc.) inquiètent également.

D’un côté, les consommateurs prennent conscience que leurs comportements peuvent jouer un rôle dans la protection de l’environnement, ils sont de plus en plus nombreux à adopter des comportements écoresponsables : en privilégiant des produits plus durables, en adoptant des pratiques plus circulaires (occasion, réutilisation, location, don, prêt, recyclage, etc.). D’un autre côté, la multiplication des crises perturbe, à court et moyen termes, ces (nouvelles) habitudes, pouvant générer des trajectoires de consommation différentes, voire opposées.

Comment les comportements écoresponsables peuvent-ils être déviés ou favorisés en fonction des différentes crises auxquelles sont confrontés les consommateurs ? Les plus récentes ont-elles été un accélérateur ou au contraire un ralentisseur de tendance ? Cette thématique a fait l’objet du dernier ouvrage collectif La consommation sous contrainte (Éditions EMS). https://www.editions-ems.fr/boutique/la-consommation-sous-contrainte/

https://mangerdusens.ecdys.fr/news/317

Le reflexe du consomm’acteur responsable de son alimentation. Les bonnes questions à se poser très jeune pour une révolution délicieuse et voter avec sa fourchette !

« Nous devenons ce que nous absorbons »

Petit cours d’anatomie digestive

L’intelligence sélective de notre intestin fait que nous sommes et devenons ce que nous absorbons. Au cours de notre vie, nous consommons environ vingt tonnes d’aliments et quarante mille litres de boisson. A côté de tous les bienfaits, nous ingérons pas mal de germes, toxines, allergènes etc.

Heureusement, nous avons également la faculté de nous régénérer entièrement. Tous les sept ans, les cycles de renouvellement des cellules se font par la nourriture. Soixante dix mille milliards de cellules disparaissent pour remettre tout à neuf et recommencer le cycle de vie. Alors progressivement, arrêtons la „malbouffe” et soyons plus équilibrés dans nos choix alimentaires quotidiens.

Notre appareil digestif est intelligent parce qu’il est capable d’effectuer un tri sélectif entre substances nutritives à absorber et ennemis à détruire ou chasser.  Quelques chiffres : dix mille milliards de bactéries en fibres microbiennes dans le tube digestif. Elles détruisent les germes infectieux, transforment les aliments pour faciliter leur absorption.

Une surface de deux cents mètres carrés de muqueuse tapisse le tube digestif hérissé de villosités elles-mêmes divisées en microvillosités. Un vrai court de tennis s’il devait être mis à plat. Pour protéger cette superficie, l’ensemble se couvre d’une couche de mucus. Elle secrète des agents antimicrobiens qui, grâce à ses cellules de jonction permettent une perméabilité sélective.

La troisième et ultime ligne de défense se trouve dans la paroi du tube digestif. Elle abrite également un tissu lymphoïde et 80 % des cellules immunitaires de l’organisme. Cela peut paraître flou et les termes un peu trop « jargon médical » mais cette arrière-garde est à la mesure du champ de bataille. Heureusement que le second cerveau constitué de réseaux de neurones répartis le long du tube digestif coordonne le tout : un véritable chef d’état major.

Grâce à la sensibilité de ce système nerveux entérique, les indésirables sont détectés, l’information est relayée ; cela déclenche des sécrétions de la muqueuse. Tout le système immunitaire est mobilisé, ce qui active les contractions des muscles intestinaux qui chasseront l’ennemi. Cependant, attention ! Cette triple barrière répond aux besoins de nos ancêtres du néolithique mais résiste mal aux agresseurs modernes que nous avons nous-mêmes créés.

En plus de l’agressivité d’une alimentation trop riche et de boissons trop sucrées, le stress et surtout les antibiotiques ravagent la flore digestive et attaquent la paroi intestinale ; d’où les diarrhées, la constipation, les ballonnements et les ulcères.

Puisque le ventre est un cerveau, le faire souffrir pousse cet organe communiquant à transmettre l’information au cerveau, d’où un malaise général.

Depuis les travaux de l’Américain Michael Gershon, médecin et professeur d’anatomie et de biologie cellulaire à l’Université de Columbia à New York, on sait que le ventre transmet l’information au cerveau par une surexpression ou une sous-expression de neuro-messages. De plus, la paroi enflammée ou lésée ne joue plus correctement son rôle de filtre ; elle absorbe mal des nutriments utiles alors qu’elle devient hyper perméable aux agresseurs et aux déchets alimentaires et bactériens qui accèdent ainsi à la circulation sanguine.

A court ou long terme pour les mieux lotis génétiquement, la « malbouffe » touche tous les organes, bien au-delà de ce que l’on imagine. L’alimentation est responsable de cancers et de maladies cardio-vasculaires. On lui impute également des millions d’obèses et de diabétiques. Elle est également impliquée dans l’augmentation des allergies ou infections infantiles à répétition. Et si notre espérance de vie va jusqu’à quatre-vingts ans, il n’en reste pas moins que l’espérance de vie en bonne santé s’arrête à soixante-dix ans avec une consommation record d’antibiotiques et d’antidépresseurs.

Je reste persuadé que si nous pouvions voir et comprendre le mécanisme de digestion, notre comportement alimentaire prendrait une tout autre dimension et nous serions tous des centenaires.

Extrait d’une page du livre d’Alain Alexanian ; „L’art de bien manger” édition 2023, traduit en roumain et distribué dans les bibliothèques des écoles de #Roumanie en soutien aux professeurs et cadres didactiques afin de préparer leur sensibilisation à l’alimentation durable.

Mesurer le progrès d’un projet ne veut pas dire le perturber (7 FÉVR. 2024)

DIDIER VARLOT 

Président Fundatia Ananke

Ce samedi matin, comme le précédent, Robert vient de laisser sa femme à son cours de peinture. Il a commandé son “Flat White” et s’installe dans un fauteuil dans un café à proximité. Il sort son Ipad et commence à lire une aventure de Bob Morane. Le héros combat une organisation maléfique menée par une femme eurasienne de grande beauté qui est secrètement amoureuse du héros. En bref, un classique du roman de gare.

Alors qu’il est plongé dans les exploits du héros, Robert entend appeler son nom : “Bonjour Robert, comment vas-tu ?”

C’est Adrien qui l’appelle. Il est accompagné de Roland. Les deux ont une trentaine d’années. Roland a une startup dans le domaine de la tech et Adrien dirige une société d’ingénierie très active dans le domaine des énergies renouvelables.

https://breakingconstraints.substack.com/p/mesurer-le-progres-dun-projet-ne?utm_source=substack&utm_medium=email&utm_campaign=email-restack-comment&r=16eis1

Rapport de développement durable en Europe 2023/24

Le Rapport européen sur le développement durable 2023/24 (5e édition) fournit une évaluation quantitative indépendante des progrès réalisés par l’Union européenne, ses États membres et ses pays partenaires vers les objectifs de développement durable (ODD). À la lumière des prochaines élections européennes et du futur sommet des Nations Unies, l’édition de cette année identifie 10 actions prioritaires pour les nouveaux dirigeants de l’UE afin d’accélérer la mise en œuvre des ODD en Europe et au niveau international. Dans le contexte d’un monde fragmenté et multipolaire, la ESDR 2023/24 appelle à une action décisive de la part de l’UE pour éviter de dangereux points de bascule environnementaux et sociaux.

Roumanie – Europe centrale et orientale

VERS UN NOUVEAU PACTE EUROPÉEN POUR L’AVENIR: RÉALISER LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS UN MONDE FRAGMENTÉ ET MULTIPOLAIRE

Dix actions prioritaires pour les prochaines élections européennes et les prochaines instances dirigeantes de l’Union européenne

25 janvier 2024

Lors du scrutin de juin 2024, en plus d’élire le nouveau Parlement européen et d’esquisser les contours de la prochaine Commission européenne, tous deux pour un mandat qui s’étendra jusqu’en 2029, les citoyens de l’Union jetteront aussi les bases de l’avenir de l’Union et du rôle qu’elle endossera à l’échelle mondiale au cours de la prochaine décennie.

Les partis politiques qui font campagne pour les élections européennes et les futurs dirigeants de l’Union assumeront une responsabilité d’une importance historique. Les citoyens européens, la société civile, les partis politiques et les institutions européennes doivent consolider la démocratie européenne, la cohésion sociale et la prospérité tout en respectant les limites de notre planète et en réaffirmant l’engagement international de l’Union en faveur d’un ordre mondial fondé sur la coopération. Il convient de prendre des mesures décisives avant 2030 pour éviter des points de basculement irrémédiables et dangereux sur le plan environnemental et social, et pour conserver une chance de concrétiser les objectifs mondiaux, notamment le programme à l’horizon 2030 et les 17 objectifs de développement durable (ODD) qui l’accompagnent et l’accord de Paris sur le climat.

Les nouveaux dirigeants de l’Union européenne seront également chargés d’approuver son prochain budget septennal (période 2028-2035) et de négocier le prochain programme mondial de développement durable de sorte à maintenir la poursuite des ODD après 2030.

Réunis en un grand groupe de scientifiques, de représentants de la société civile et de praticiens issus de plus de vingt pays européens, nous appelons les partis politiques et les futurs dirigeants de l’Union européenne à jeter les bases d’un nouveau pacte européen pour l’avenir qui réponde aux multiples crises en mettant en œuvre le programme à l’horizon 2030 et les ODD ainsi que l’accord de Paris de manière ambitieuse, intégrée et cohérente, en incluant notamment une perspective à plus long terme pour l’UE, à savoir jusqu’au milieu du présent siècle.

Nous souhaitons mettre en avant dix actions prioritaires autour desquelles ce pacte européen pour l’avenir devrait s’articuler. Elles s’adressent conjointement aux partis politiques, au prochain Parlement européen, à la prochaine Commission européenne, au Conseil européen et aux États membres.

Adoptés en 2015 par l’ensemble des États membres des Nations unies, les ODD requièrent des actions intégrées visant à promouvoir la prospérité sociale et économique, la durabilité environnementale et la coopération mondiale. Toutefois, à mi-parcours du programme, aucun des 17 ODD n’est en voie d’être atteint à l’échelle mondiale d’ici à 2030. 85 % des 140 cibles des ODD examinées sont en baisse ou affichent des progrès très limités.

L’humanité érode la résilience biologique et physique des systèmes terrestres. Des données scientifiques font état de la probabilité accrue d’atteindre des points de basculement dangereux et irréversibles pour l’environnement au cours de cette décennie. Dans le monde entier, la cohésion sociale est sous pression. L’architecture financière internationale ne parvient pas à canaliser l’épargne mondiale vers des investissements en faveur des ODD au rythme et à l’échelle nécessaires.

Dans ce contexte, les ODD continuent de jouer un rôle politique au niveau international, mais aussi local, et sont, selon de nombreux rapports et études scientifiques des Nations unies, financièrement abordables et techniquement réalisables. En septembre 2024, le «Sommet de l’avenir: des solutions multilatérales pour un avenir meilleur» organisé par les Nations unies entend renforcer leurs structures de gouvernance ainsi que celles du monde entier de sorte à mieux répondre aux défis anciens et nouveaux et d’élaborer un pacte pour l’avenir qui contribuerait à la réalisation des ODD d’ici à 2030 et au-delà.

Avant 2015, l’Europe a joué un rôle moteur dans l’adoption des ODD. Après les élections au Parlement européen de 2019 et la formation de l’actuelle Commission, l’Union européenne s’est engagée dans un programme de transformation ambitieux et est devenue le premier continent à adopter un engagement résolu de parvenir à zéro émission nette d’ici le milieu du siècle, au moyen de son pacte vert pour l’Europe. En juillet 2023, elle a présenté aux Nations unies son premier examen volontaire relatif à la mise en œuvre du programme à l’horizon 2030.

Le 22 novembre 2023, le Parlement européen a adopté d’importantes propositions de modification des traités de l’Union, notamment des dispositions plus ambitieuses en ce qui concerne l’atténuation du réchauffement climatique et la sauvegarde de la biodiversité, la non-discrimination et la diversité, la santé, l’éducation, le plein emploi et le progrès social. Ces dispositions pourront appuyer la mise en œuvre des ODD au sein de l’Union et devraient également s’appliquer à ses actions extérieures.

La réglementation européenne en matière de durabilité est souvent considérée comme un modèle dans le monde entier, dans la mesure où elle influence le comportement des institutions, des consommateurs, des investisseurs, des entreprises, des agriculteurs, des ONG et des organisations sociales.

Toutefois, comme le montre le rapport 2023/2024 sur le développement durable en Europe (ESDR 2023/2024) publié aujourd’hui, les progrès que notre continent accomplit en matière d’ODD demeurent trop limités. Sur le plan de l’indice des retombées internationales (International Spillover Index), l’Union européenne et les États membres enregistrent également de piètres résultats. Alors même que les ODD insistent sur le fait de ne laisser personne de côté, on constate des écarts persistants entre les niveaux de conditions de vie et de perspectives dont bénéficient les différents groupes de populations en Europe. Malgré l’adoption du pacte vert pour l’Europe et d’autres efforts visant à intégrer les ODD dans les politiques sectorielles et les agences techniques de l’Union européenne, cette dernière ne dispose toujours pas d’une approche globale qui lui permettrait de véritablement intégrer le pacte vert pour une Europe neutre pour le climat ainsi que d’autres transformations dans une stratégie globale plus large de sorte à concrétiser les ODD, notamment dans leurs dimensions sociale et internationale.

La pandémie de COVID-19, la guerre en Ukraine et les tensions géoéconomiques ont induit un glissement au plan des priorités politiques et des ressources financières. Ces transformations, combinées à la fragmentation de la société et à la polarisation politique toujours plus marquées, entraînent des réticences à adopter une législation plus ambitieuse de l’Union en vue de mettre en œuvre le pacte vert pour l’Europe et d’autres politiques visant à promouvoir la cohésion sociale et l’égalité.

Toutefois, ces circonstances ne peuvent justifier un retour en arrière ou un affaiblissement des mesures déjà convenues et mises en place. Les citoyens européens et les partis politiques devraient plutôt utiliser les prochaines élections européennes comme un tremplin pour jeter les bases d’un nouveau pacte européen pour l’avenir qui s’articule en dix grandes actions prioritaires. Il doit s’agir d’un pacte vert et social, comme le Comité économique et social européen (CESE) le réclame depuis des années. Nous avons désespérément besoin de leaders d’opinion capables de créer des coalitions politiques viables afin de favoriser un développement véritablement durable et plus équitable, tant en Europe que dans le monde entier.

C’est pourquoi nous demandons au prochain Parlement européen, à la prochaine Commission européenne et au Conseil européen d’adopter, dans l’année qui suivra les élections, une déclaration politique commune afin de réaffirmer l’engagement de l’Union européenne en faveur des ODD et de préparer les prochaines décennies en matière de développement durable à l’échelle mondiale.

Dix actions prioritaires devraient être envisagées.

  1. Répondre au risque sérieux que représentent les «points de basculement social» négatifs: réduire considérablement le risque de pauvreté et d’exclusion sociale des citoyens européens.
  2. Redoubler d’efforts pour parvenir à zéro émission nette dans l’UE d’ici à 2050, avec des avancées majeures avant 2030.
  3. Renforcer les collectivités locales et régionales pour les aider à réaliser les ODD: suivre et rendre compte régulièrement des progrès accomplis en la matière à tous les niveaux.
  4. Freiner les retombées internationales négatives et soutenir la transformation vers un système commercial durable.
  5. Mobiliser l’«esprit d’équipe européen» en faveur de la diplomatie mondiale en matière d’ODD: appuyer des formats divers et universels, en particulier les Nations unies.
  6. Accentuer le rôle multilatéral de l’Europe: prendre les rênes des efforts déployés à l’échelle mondiale pour réformer l’architecture financière mondiale.
  7. Recentrer les partenariats internationaux de l’Union sur les ODD: s’orienter vers une coopération transformatrice mutuelle.
  8. Mobiliser les moyens financiers nécessaires aux transformations sur la voie d’un avenir durable.
  9. Institutionnaliser l’intégration des ODD dans la planification stratégique, la coordination macroéconomique, les processus budgétaires, les missions de recherche et d’innovation et d’autres instruments politiques.
  10. Mettre en place de nouveaux mécanismes permanents de dialogue structuré et constructif avec la société civile, y compris la jeunesse, et au sein du Parlement européen en ce qui concerne les trajectoires et les politiques en matière d’ODD.

https://sdgtransformationcenter.org/

Bocuse d’Or Europe 2024. #Trondheim, capitale gastronomique de la #Norvège, accueillera le prochain Bocuse d’Or Europe.

Les 19 et 20 mars prochains, Trondheim accueille la sélection Europe du Bocuse d’Or, vitrine internationale de la sphère culinaire et concours qui révèle la Haute Cuisine de demain. Cette sélection détermine les 10 équipes qui représenteront leur pays à la prochaine Grande Finale du Bocuse d’Or lors de Sirha Lyon en janvier 2025. https://visittrondheim.no/en/

Alors que Filip August Bendi, chef norvégien, vient de monter sur la deuxième marche du podium du Bocuse d’Or 2023, nous connaissons la prochaine destination du Bocuse d’Or Europe… qui n’est autre que la ville de Trondheim, en Norvège.

La signification est d’autant plus forte que la Norvège est un pays doté d’un patrimoine gastronomique d’exception et jouit d’une diversité de produits inouïe : viandes, poissons, fruits de mer, fromages. L’édition 2024 du Bocuse d’Or Europe sera le grand retour de cette sélection continentale sur les terres norvégiennes, 16 ans après le premier Bocuse d’Or Europe qui s’est déroulé à Stavanger en 2008.

Turin en 2018, Tallinn en 2020, Budapest en 2022, le Bocuse d’Or poursuit sa mise en lumière du patrimoine gastronomique européen. C’est donc tout naturellement que la ville de Trondheim, surnommée “Capitale des Saveurs Nordiques” et chef-lieu de la région du Trøndelag a été choisie pour accueillir la prochaine sélection européenne du Bocuse d’Or au Printemps 2024.

Nos amis Norvégiens ont beaucoup participé au développement et à la renommée du concours, leurs chefs et leurs supporters en sont la preuve”. Nous sommes très heureux que la prochaine sélection européenne se déroule à Trondheim en Norvège. L’ADN du Bocuse d’Or est de mettre en avant les différentes richesses culinaires du monde et il est donc tout naturel qu’il se déplace dans une ville d’Europe différente à chaque édition.” Jérôme Bocuse, Président du Bocuse d’Or

LES CANDIDATS

Marvin Böhm – Aqua*** (Wolfsburg, Allemagne) – CANDIDAT ALLEMAGNE

Originaire de Wolfsburg, Marvin est un chef créatif qui s’est formé à l’École

hôtelière de Heidelberg. C’est la troisième fois que Marvin représente l’Allemagne au Bocuse d’Or, après

deux tentatives en 2017 et 2019. Pour sa première participation à la sélection européenne, Marvin compte décrocher son ticket pour la Grande Finale et remettre l’Allemagne sur la carte de la gastronomie mondiale.

Archibald de Prince – La Distillerie* (Bourglinster, Luxembourg) – CANDIDAT BELGIQUE

Formé à l’École Hôtelière de Namur et à l’Institut Paul Bocuse (nouvellement

Institut Lyfe), Archibald fait ses premiers pas dans le monde de la cuisine

lors d’un stage aux côtés de Yannick Franques, M.O.F Cuisine 2004.

Sebastian Holberg Svendsgaard – Chef privé pour Dining By Jyrk (Danemark) – CANDIDAT DANEMARK

Passionné de cuisine depuis son plus jeune âge, Sebastian a fait ses études dans la Kokke- og Tjenerskolen ZBC à Slagelse, au Danemark. Malgré son jeune âge, 25 ans, il a une expérience déjà fortement marquée par ses expériences auprès de grands chefs tels que Rasmus Kofoed (Bocuse d’Or 2011 et meilleur restaurant du monde 2022 – Geranium***).

Carlos Julián Martínez – Ampar, Hospes Palau de la Mar – (Valence, Espagne) – CANDIDAT ESPAGNE

Cet ancien athlète professionnel a troqué ses baskets pour les casseroles il y a maintenant 20 ans. Formé au sein du Centre Supérieur de l’Hôtellerie de Valence, Carlos Julián a développé au fil des années une cuisine qu’il définit comme méditerranéenne, soignée et réconfortante. À travers sa participation à cette sélection européenne, il souhaite mettre sur le devant de la scène la gastronomie valencienne et espagnole, en décrochant une place pour l’Espagne qui ne s’est plus qualifiée pour la Grande Finale du Bocuse d’Or depuis 2015.

Ivan Derizemlja – Chef privé pour Rondeau by ID (Estonie) – CANDIDAT ESTONIE

Passionné de gastronomie estonienne, Ivan veille à préserver les traditions culinaires de son pays en travaillant avec des produits locaux. Après avoir étudié au centre d’enseignement professionnel de Pärnu, Ivan a fait ses armes au Cru (Tallinn). Le chef de 27 ans s’est ensuite lancé à son compte  et dirige aujourd’hui Rondeau by ID, une société de restauration privée qui organise des dîners et événements privés, et propose ses services aux restaurants Estoniens.

Ismo Sipeläinen Finnjävel* (Helsinki, Finlande) – CANDIDAT FINLANDE

Alors qu’il cherchait sa voie, Ismo reconnaît lui-même avoir choisi la cuisine par hasard. Le coup de coeur fut immédiat et la passion ne l’a jamais quittée depuis. Nommé chef finlandais de l’année en 2015, ce compétiteur dans l’âme est passé par les établissements les plus réputés de Finlande, comme le restaurant Olo ou le G.W Sundmans au sein duquel il a cuisiné pendant plus de 10 ans.

Paul Marcon Restaurant Marcon*** (Saint-Bonnet-le-Froid, France) -CANDIDAT FRANCE

Tombé dans la marmite lorsqu’il était petit, Paul a toujours voulu devenir cuisinier. Compétiteur, à seulement 16 ans il se présente à son premier concours – Worldskills France Finale Nationale – et se place sur la seconde marche du podium. Après avoir fait ses gammes dans plusieurs établissements étoilés lyonnais, Paul Marcon décide de s’expatrier 2 années à Stockholm, au sein du restaurant AIRA* tenu par le chef Tommy Myllymäki.

Roland Kelemen – Hunguest Sóstó (Nyíregyháza, Hongrie) – CANDIDAT HONGRIE

Après sa formation de cuisine à l’école culinaire Aranybika Secondary School de Debrecen, Rolan rejoint les équipes du groupe hôtelier Hunguest. Dans un premier temps en tant que stagiaire dans les cuisines de l’hôtel Hunguest à Hajdúszoboszló, avant de rejoindre les cuisines de l’hôtel Hunguest Sóstó à Nyíregyháza en tant que sous-chef depuis 2 ans.

Sindri Sigurðsson – Chef privé pour Flóra (Islande) – CANDIDAT ISLANDE

Ce chef originaire d’une petite ville de 1000 habitants située sur la côte ouest islandaise est un passionné des produits bruts. À l’issue de sa formation culinaire dans l’un des restaurants les plus réputés d’Islande, Perlan, Sindri assiste Viktor Orn Andresson lors de l’obtention de son Bocuse de bronze en 2017. Cette participation lui a ouvert la voie de plusieurs concours culinaires, permettant à Sindri de remporter plusieurs prix prestigieux, notamment ceux de „Meilleur chef – moins de 23 ans” et de „Dessert de l’année” en 2019.

Marcelino Gomez Make nice – Food Molds (Brescia, Italy) – CANDIDAT ITALIE

Marcelino a commencé son parcours culinaire en Argentine, où il obtient un diplôme de gastronomie à Gato Dumas. Il poursuit ses études au Centre culinaire basque, où il obtient un master en créativité culinaire et une bourse de recherche et développement. Il se lance ensuite dans la recherche à la Fundacion Alicia avant de rejoindre la Fondation de recherche El Bulli, où il travaille avec Ferran Adria à l’écriture du livre „Te cuento en la cocina„.

Nils Ģēvele – Ferma (Riga, Lettonie) – CANDIDAT LETTONIE

Nils a grandi dans la campagne lettone, proche de la nature, entouré de sa famille avec laquelle il chassait, pêchait, ramassait les champignons et s’occupait de son potager. C’est par hasard qu’il atterrit dans le monde de la restauration, il voulait un diplôme et a pensé que la cuisine lui servirait toujours dans son quotidien.

Håvard Werkland – Speilsalen* (Trondheim, Norvège) – CANDIDAT NORVÈGE

Originaire de Heim, dans la région de Trøndelag, région d’accueil de cette sélection européenne, Håvard a toujours été déterminé à entreprendre une carrière de cuisinier même lorsque sa famille essayait de l’en dissuader.

Rien n’est insurmontable pour ce chef qui transforme les difficultés en opportunités, voyant en chaque défi l’occasion de se dépasser. Sa victoire au championnat Norvégien des apprentis cuisiniers en 2014 lui a permis de confirmer son choix de carrière et lui a donné goût aux concours culinaires.

Marco Van Der Wijngaard – ‘t Amsterdammertje* (Loenen aan de Vecht, Pays-Bas) – CANDIDAT PAYS-BAS

Après avoir suivi une formation culinaire au Sterklas, à Amsterdam, Marco a débuté sa carrière culinaire au sein des hôtels et restaurants Van der Valk.

Son expérience professionnelle a par la suite été renforcée par son travail au sein de plusieurs établissements gastronomiques. Depuis plus de 7 ans, Marco travaille au ‘t Amsterdammertje*, dont il dirige la cuisine depuis deux ans.

Kamil Tluczek – Patio – Grand Hotel Boutique (Rzeszów, Pologne) – CANDIDAT POLOGNE

Actuel chef du restaurant Patio du Grand Hôtel Boutique de Rzeszów et Old Brewery à Rzeszów, Kamil a plus de 15 ans d’expérience en cuisine derrière lui. Diplômé de l’Economic School Complex de Rzeszów, il a participé à de nombreux concours, remportant notamment le titre de champion de Pologne pour le service d’agneau et le titre de meilleur restaurant de Pologne, remporté 3 fois.

Dominik UnčovskýChef ambassadeur Makro – CANDIDAT RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

Dominik fait ses débuts dans le milieu de la cuisine dès l’âge de 14 ans. Après une formation à l’institut culinaire de Prague, il travaille aux côtés de nombreux chefs tels que Zdeněk Pohlreich ou Roman Vaněk, avec qui il a notamment co-écrit plusieurs livres de cuisine. À seulement 27 ans, Dominik est passé par les cuisines les plus réputées de la capitale Tchèque, comme le Sansho et La Finestra In Cucina. Friand de nouvelles découvertes gustatives, il n’hésite pas à voyager afin de découvrir de nouvelles cuisines, recettes, épices et produits comme récemment lors de son voyage en Inde dans le but d’améliorer son travail et son art culinaire.

Tom Phillips – Story ** (Londres, Royaume-Uni) – CANDIDAT ROYAUME-UNI

Originaire de Newport, Pays de Galles, Tom cuisine depuis ses 16 ans et s’est formé dans de grandes maisons telles que le Ritz* à Londres. Il a été amené à voyager afin d’enrichir ses connaissances techniques et découvrir  les différentes cultures culinaires du monde. Tom a ainsi pu se perfectionner auprès du renommé Thomas Keller, au Per Se*** (New York).

Marek MinaričMarv & Ben (Copenhague, Danemark) – CANDIDAT SLOVAQUIE

Après sa formation à l’école de Bratislava, Marek a quitté la Slovaquie pour aller à la rencontre de nouvelles techniques, découvrir de nouvelles saveurs et s’ouvrir à la diversité de la cuisine européenne. Après avoir voyagé dans le Nord et l’Est de l’Europe, cela fait plus de deux ans que le chef de 26 ans a posé ses valises au Danemark, dans la capitale Copenhague.

Gustav Leonhardt – Aira** (Stockholm, Suède) – CANDIDAT SUÈDE

Sacré chef suédois de l’année en 2021, Gustav est un véritable compétiteur né. Il participe depuis plusieurs années à de nombreux concours nationaux et internationaux, remporte 2 fois les Jeux Olympiques culinaires Junior avec l’équipe de Suède en 2016 et 2020. Le Bocuse d’Or ne lui est pas non plus inconnu, il a participé au concours en tant que commis lors du cycle 2017-2019 aux côtés de Sébastien Gibrand, Bocuse d’Argent 2019.

Euloge Malonga – Hirslanden Salemspital (Berne, Suisse) – CANDIDAT SUISSE

Euloge, 39 ans, est le chef qui se distingue de cette sélection de par son poste actuel en tant que chef de cuisine adjoint dans le milieu hospitalier. Tout au long de sa carrière, il a alterné entre des passages au sein de cuisines de restaurants et de cuisines d’hôpitaux.

Emre Inanir – Tuğra (Istanbul, Turquie) – CANDIDAT TURQUIE

Passionné de cuisine, Emre a une expérience de plus de 20 ans dans le monde de la gastronomie que ce soit en Turquie, en Afrique du Sud, à Doha ou encore à Dubaï. Respectueux de la saisonnalité des produits et choisissant des producteurs locaux, il change sa carte à chaque saison et sert tous les jours des recettes traditionnelles de la cuisine ottomane mêlées à des techniques de la gastronomie moderne.

Ika vient de se terminer en direct sur sa chaîne TV.

Et bien comme au Bocuse d’Or, les pays nordiques, Norvège, Suède notamment, récupèrent la majorité des médailles d’or.

National Teams
Gold for Finland
Silver for Switzerland
Bronze for Iceland

Finland wins in the National Team category.

Junior National Teams
Gold for Sweden
Silver for Norway
Bronze for Denmark

Sweden wins in the category Junior National Teams.

Community Catering Teams
Gold for Compass Group Culinary Team Finland, Finland
Gold for Swiss Armed Forces Culinary Team / SACT, Switzerland
Bronze for Norway Community Catering Team, Norway

Double gold in the Community Catering category. One of them goes to the Swiss Armed Forces Culinary Team/SACT.

Regional Teams
Gold for PaisWorld Culinary Team Korea, South Korea
Silver for Skåne Kulinar, Sweden
Bronze for Cercle des Chefs de Cuisine Lucerne, Switzerland

Live Carvers
Gold for An Xuan Li, Taiwan
Gold for Tereza Buchtova, Czech Republic
Bronze für Kuan Ju Li, Taiwan

Au cours de la cérémonie de clôture, à plusieurs reprises le nom du pape de la gastronomie Bocuse a été cité.

A ce propos, comme le 11 février ce sera l’anniversaire de sa naissance et pour les cent ans de l’institution Bocuse (1924-2024), une petite photo en mémoire de l’homme plein d’humanité, d’humour et qui malgré son immense notoriété savait rester humble et accessible. Et, à qui je dois d’avoir été le premier journaliste officiel accrédité pour écrire et présenter autant la Maison Bocuse ainsi que le prestigieux concours du Bocuse d’Or en Roumanie.

Quand à la Roumanie, malgré une des plus importantes délégations, mais ne concourant toutefois pas dans la catégorie „catering”, elle espérait sans doute mieux que de l’argent, du bronze et des diplômes de participation.

C’est de toute manière un bon entrainement, il est difficile pour la seule et historique association de chefs ANBCT de créer un collectif et de se mettre au niveau avec une éducation de qualité dans un secteur HORECA dont l’Etat a déserté ses obligations depuis 1989. Les ministères originellement concernés de l’agriculture, du tourisme, comme celui de la culture à l’unisson avec les conseillers présidentiels potentiellement impliqués sont totalement inconséquents et inconscients des réalités de la cuisine de haut niveau. Leur seule référence étant les émissions de tv copy/paste de shows culinaires d’une médiocrité désespérante.

Ces personnalités aiment à se gargariser de superlatifs au nom d’un nationalisme primaire lors de gala où il pleut des diplômes d’excellence qui n’ont aucun fondement si ce n’est une appréciation de copinage et de soumission au système qui se distribue titres et fonctions honorifiques pour des intérêts de copinages politiques.

Le tout dans un entre-soi d’une nomenclature qui a remplacé la garde rapprochée du génie des Carpates.

Concernant les tenants et les aboutissants de ce secteur qui pourrait drainer toute une population vers des métiers d’excellence en aidant les métiers de bouche à progresser pour attirer un tourisme qualifié et ne pas se laisser bercer par son histoire riche mais passéiste avec des films propagandistes ou podcasts  qui vantent une Roumanie idéale, sauvage, authentique alors qu’une image encore largement déficitaire circule à l’étranger.

La Roumanie est le seul pays qui malgré un comité Bocuse d’or enregistré depuis 2021 n’est encore pas active dans le haut niveau culinaire. Vu comment il a du être difficile de réunir des partenaires pour envoyer cette grosse délégation à Stuttgart, j’imagine difficilement comment un candidat pourrait bénéficier de 250 K€ pour le concours Europe et une finale qui avec les préparations tout au long de l’année reviendrait à débourser près d’un million, sans compter l(‘organisation du concours national sous une forme totalement transparente.

Connaissant comment la Roumanité s’exerce depuis 30 ans, et comment un collectif a du mal à se mettre en place avec tous les égocentrismes qui managent le pays et non dans l’optique de grandeur pour un vrai futur, les jeux ne sont pas faits ! La Roumanie demeurera encore au moins une décennie comme la dernière nation des pays d’Europe Centrale et Orientale à ne pas participer à une sélection du Bocuse d’Or en finale à Lyon.

Selon Catherine Durandin, dans son Histoire des Roumains, trois auteurs roumains marquent 3 étapes dans le développement de la culture nationale roumaine : le poète Mihai Eminescu (1850-1889), le poète et philosophe Lucian Blaga (1895-1961) et le philosophe Constantin Noica (1909-1987).

Respecter son spécifique national et savoir l’ouvrir sur l’universel serait la grande leçon que les trois auteurs évoqués ont donnée au peuple roumain.

Au-delà de tous les arguments géographiques, philosophiques et linguistiques en faveur de l’existence des traits décisifs pour la condition roumaine, il y a aussi, un certain mouvement intérieur qui domine le Roumain, souvent malgré lui : c’est le sentiment de la fatalité, de ce « à quoi bon » quotidien, d’une sorte de se laisser aller, qui est à l’origine de toutes ses actions, même des plus passionnantes. S’il fallait choisir l’expression la plus représentative pour le Roumain, on retrouve verdict poétique : « n-a fost să fie », (« Cela n’a pas été de telle sorte que cela soit »), la marque de tout un style fatidique roumain de se trouver au monde.

Pour suivre un article écrit en 2005, qui m’avait permis d’avoir une discussion avec le gourmet et présentateur Radu Anton Roman pour avis, avant qu’il nous quitte cette même année. L’auteur de „Savoureuse Roumanie” a été le premier à sensibiliser le grand public au sujet de cette Roumanie durable et au consumérisme alimentaire citoyen comme de la bonne cuisine de tradition.

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La restauration à Mamaia, un brin d’excellence dans un océan de n’importe quoi !

(Article paru dans la revue « Regard » en septembre 2005)

Sur cette bande de terre coincée entre la Mer Noire et le lac Siutghiol on compte plus de 50 hôtels toutes catégories confondues. On peut donc raisonnablement penser que plus d’une centaine de points de restauration à table, fast food et vente à emporter constitue une offre de restauration très vaste.

Evidemment, impossible de tout tester en une dizaine de jours, mais la simple observation de l’affluence des terrasses des restaurants nous donne quelques indications. Pourtant notre expérience nous montra que cette impression pouvait être complètement fausse et sans fondement. Alors pas de doute on ne meurt pas de faim à Mamaia, pratiquement à tout heure du jour ou de la nuit vous avez de quoi vous remplir la panse. Si la plupart des échoppes de vente à emporter proposant gogosi, shaorma ou pizzas affichent leurs prix, ce n’est pas le cas de la restauration à table et notamment sur la piazzetta  à l’arrivée des œufs (gondola) où se bousculent une bonne vingtaine d’établissement. Oui, les œufs, c’est la curiosité touristique locale, partant de l’entrée de la station, ils vous font survoler l’Aqualand, quelques toits d’hôtels et vous emmènent au coeur de ce centre commercial et de consommation en front de mer.

La saison est courte, si le temps si prête trois mois au maximum, donc il faut vendre. En passant à proximité des terrasses qui s’enchaînent sur environ deux cent mètres, les hôtesses vous font les yeux doux en vantant leurs menus. Malgré l’incohérence de la devanture traditionnelle toute en bois et les plats en photos style fast-food, nous nous laissons entraîner à la Terasa Taraneasca. Au menu, Ciorba de Burta (soupe de tripes), Sarmale (choux farcis), Mamaliguta (polenta), Muschi de vita (filet de bœuf), cartofi taranesti (pommes de terre paysanne)…etc. Au total 167 ron à trois incluant un riesling à 30 ron et tous les suppléments habituels, chifle (boule pain), smantana (crème) ! Donc entre les légumes assortis directement issus du congélateur et réchauffés sans la moindre préparation, la présentation à cent lieux des photos alléchantes de l’entrée, le non service et un rapport qualité/prix exécrable, nous sommes bien tombés dans un piège à touristes. Pour nous c’est décidé, dorénavant nous fuirons cet espace par trop touristique où entre Ciorba (soupe) et pizzas et le manque de professionnalisme ambiant, on ne sert pas des clients mais des pigeons.

Le lendemain à la Fattoria dont nous connaissons la réputation de l’établissement de Bucarest, tout autre atmosphère, légère musique d’ambiance, terrasse de verdure agréable et très bien entretenue. Les viandes sont tendres, les sauces travaillées, les assiettes présentées avec soins et la note s’élève à 189 ron sans vin mais avec apéritifs.

Pour tenter de visiter un maximum d’établissements, nous prenions nos petits-déjeuners dans les restaurants d’hôtels qui proposent des buffets. Ainsi pour 14 ron, à l’hôtel Victoria 3 étoiles, il faut faire la queue en commençant par l’assiette que la serveuse vous tend avec son micro beurre et sa micro confiture. Pas de possibilité de commande spéciale, deux grandes bassines proposant une seule variété de pain prétranché où chaque client plonge ses mains pour amasser un maximum de tranches. Au Riviera autre trois étoiles, le buffet est à 20 ron, fruits, pains spéciaux, commande des œufs à votre souhait, charcuterie et fromages sur consoles réfrigérées. Le personnel en majorité féminin et plus proche de la ménagère de 50 ans que de l’étudiante est très dévoué.

Nous avons également testé quelques fast-foods en bord de plage. Sans prétention, le rapport qualité/prix de la pizzeria Rainbow est plus que correct, l’accueil vraiment sympa vu l’heure tardive 23h et le service impeccable. Autre établissement dans cette gamme, « Pizza & Pasta » où malheureusement l’on ne sert que des pizzas, mais à notre demande d’huile d’olive il nous fut répondu favorablement et non compter en supplément. Rien à dire non plus sur l’abondante garniture de notre Quatro Stagioni.

Quand à l’offre 4 étoiles, nous avons apprécié l’offre originale du Iaki proposant des spécialités mexicaines, nachos et autres burritos pour des prix somme toute raisonnable pour ce style d’hôtel. En revanche, nous avons été un peu déçu de la restauration du Rex. Si le Muschi de Vita est moins cher qu’à la Terasa Taraneasca, le service de grande qualité et la présentation des plats impeccables, le Biftec Tartare à 29 ron sans garniture n’est pas au niveau, tant par la qualité de la viande, sa coupe et la qualité des ingrédients proposés, tel le Ketchup très bas de gamme, le véritable Ketchup porte un nom et est présenté en bouteille de verre.

En somme sur la Riviera roumaine, si vous voulez manger correctement et une cuisine internationale de qualité, il vaut mieux compter 30 euro pour un repas complet. L’on entend dire que la Roumanie attire de plus en plus de touristes, pourtant sur les parkings des hôtels, indifféremment de leur classification j’ai observé 95 % d’immatriculations roumaines. La Ciorba à 2 euro et la pizza à 4 ont encore de belles saisons à vivre, même le Galion reconstitué en bord de plage ne vante pas autre chose comme cuisine.

Quant au service et à l’accueil, n’espérez pas avoir à faire à des professionnels, la plupart travaillent à l’étranger. Les saisonniers étudiants et autres non qualifiés répondent timidement à votre bonjour, ont le sourire crispé, et avec ou sans pourboire le « Merci et la politesse d’usage » inexistante.

Dans leurs éditions du 30 août, plusieurs journaux rapportent qu’entre le 19 et le 26 du même mois, les autorités vétérinaires ont contrôlé 894 unités du littoral, plus de 5 tonnes de produits avariés ou non conforme ont été saisis. Enfin, il paraît que le tourisme roumain sur la côte progresse ! Oui dans la médiocrité et l’argent facile.

Lucullus

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Pourquoi la présence de cette article qui date de 2005 ? Et bien alors que je n’avais pas mis les pieds sur le littoral depuis au moins 10 ans,  je trouve que l’offre comme les services sont un peu plus dégradés aujourd’hui.

Il faudrait peut-être penser à créer de vraies écoles d’hôtellerie pour sensibiliser la jeunesse aux métiers de bouche, au-delà du marketing émaillé de quelques journées portes ouvertes organisées 48h par an par des représentants autoproclamés de l’HORECA qui s’imposent comme les interlocuteurs privilégiés des autorités par simple connivence politique. C’est tout un système qu’il faut revoir et une culture du goût qui doit circuler comme à ‘époque du Capsa si bien décrit par Paul Morand et confirmé par Claude Terrail un jour de 2000 chez lui pour une interview parue dans Tarom Insight Magazine en 2000, concernant la célèbre recette du „Canard au sang numéroté” servi en exclusivité dans ce monument de prestige.

 

 

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